Le rouge-gorge est dans le jardin
Vannerie | décembre 2016

Et si tous les ingrédients végétaux pour tresser un rouge-gorge étaient à portée de mains ?
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Oiseau familier des jardins, dès qu'il nous interpelle, le rouge-gorge anime en nous une étincelle d'émerveillement. À y bien regarder, son approche par le tressage est non seulement possible mais assez accessible tant les matériaux utlisables sont communs. Il suffit pour cela de prélever quelques jeunes pousses d'osier, de grenadier, de symphorine rose, d'olivier, de charmille et de hêtre. En voici un brin d'expérience.
De la courbe à la dynamique

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« C’est toujours au travers d’un sentiment de générosité que l’animal ou la plante s’expose et se livre à l’homme. » Philippe Descola, anthropologue.
Ornitho-vannerie
À l'image du macareux tressé, le rouge-gorge en vannerie sculpturale, proche de la taille réelle, nécessite des tiges plus fines et souples outre la teinte et l'aspect. C'est ainsi que les pattes sont faites de deux jeunes pousses de hêtre, offrant naturellement la bonne pliure, et fixées à une tige de noisetier qui, elle-même, sera maintenue par la tension du tressage à venir. Viennent ensuite les yeux et le bec. Le regard et l'expression sont recherchés dès le début du tressage. Yeux en écorce de châtaignier et bec en châtaignier teinté au brou de noix. Et puis le moment du plumage : le dos en grenadier, la gorge en osier brut et le poitrail en olivier. La généreuse nature fournit même les doigts des pattes prêts à utiliser : les branches opposées du callicarpa – arbuste aux baies de couleur mauve – se prêtent tout particulièrement à constitution des 4 doigts. Pour peu que l'on soit encore en période végétative, on peut légérement courber les doigts qui mémoriseront la forme en séchant.-
Rouge-gorge se ressource au soleil matinal.Fraîchement sorti de l'atelier, le rouge-gorge tressé contemple les alentours. Les couleurs de son plumage sont encore toutes neuves !

